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CENTRE-VAL DE LOIRE Des filières à réinventer

Axéréal a fait de l'agriculture régénérative sa nouvelle thématique phare. Le groupe investit d'ailleurs 25 M€ dans l'usine Intact dont la construction va démarrer cette année.

À l’heure de la transition écologique, le triptyque blé-orge-colza semble révolu. Alors que la bio et le label HVE sont bousculés, quelles filières mettre en place pour assurer des débouchés aux agriculteurs ?

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« Comment garder le cap malgré les vents contraires ? », s’interrogeait Xavier Boulat, Daf d’Axéréal, lors de la dernière AG de la coopérative. Inflation, hausse des taux d’intérêt, forte volatilité… En 2023, les OS ont scruté attentivement les charges de structures ! Malgré ces aléas économiques, les résultats financiers restent plutôt solides pour les coops et négoces de la région. Sauf pour… ADN. Le négoce Aux désirs de la nature, qui avait vu le jour en février 2022, a mis la clé sous la porte. Les prix des engrais et des phytos se sont retournés et la trésorerie d’un an n’a sans doute pas permis d’absorber ce choc.

Renforcement des diversifications

Face à ce contexte tumultueux, chacun essaie de tirer son épingle du jeu avec diverses stratégies. Pissier a repris deux bâtiments appartenant anciennement à Phytoservice dans le Loir-et-Cher : l’un à Pontijou pour les intrants, et l’autre à Noyers-sur-Cher pour développer les activités liées à la vigne. Le négoce continue ainsi sa stratégie de diversification entamée il y a neuf ans avec la reprise de Ripert. La Scael renforce aussi sa diversification dans les laboratoires, avec Céralim, et dans le transport avec l’acquisition du groupe sarthois TTB. Bonneval Beauce et Perche développe ses infrastructures avec un nouveau bâtiment de stockage de semences à Toury (Eure-et-Loir), recouvert de 1 800 m2 de panneaux photovoltaïques.

« Nous y avons vraiment cru »

La Caproga termine quant à elle son plan d’investissement de 25 M€ sur 5 ans, avec deux nouveaux silos à Saint-Hilaire-sur-Puiseaux (Loiret) et à Sépeaux-Saint-Romain (Yonne). Le président Henri Ganzin a mis en place plusieurs commissions pour assurer l’avenir de la coopérative, dont une sur « la diversification, la recherche de projets novateurs et de nouveaux débouchés ». Mais aujourd’hui, de nombreuses filières sont à repenser. L’activité d’élevage est perturbée par la flambée du coût de l’aliment, et d’ailleurs Axéréal cède sa branche nutrition animale au groupe Avril. Après la filière bio, c’est au tour de la HVE de s’effondrer. « Nous y avons vraiment cru », commente Pierre Toussaint, directeur du développement durable d’Axéréal qui, au mieux, a valorisé 35 000 t de céréales sur les 5 Mt de grains qu’elle collecte. Benjamin Top, DG d’Agropithiviers, relativise : « Les volumes en HVE et en CRC ont chuté, mais ceux pour la norme NF V30-001 ont augmenté. Si bien que nos volumes de filières tracées se stabilisent à un tiers de la collecte. »

Le pari des légumineuses

Quelles filières peuvent assurer des débouchés stables ? Axéréal fait le pari des légumineuses avec un investissement de 25 M€ dans l’usine Intact dont la construction démarrera en 2024 pour produire des ingrédients issus de l’agriculture régénérative. BBP a mis en place, avec les moulins Viron, un cahier des charges sans pénalité pour le taux de protéines sur une aire de captage d’eau potable. 8 000 t devraient être ainsi valorisées en 2024. Enfin, après sept ans de travail, une certification « oisellerie de la région Centre » a été validée par le ministère. Ce label est porté par trois négoces.

Sommaire

Le palmarès des coops et des négoces

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